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« De mes trois enfants, celle-ci est la plus courageuse ! »  Que veut dire ce père de famille ? Que depuis sa naissance, cette fille a toujours montré plus d’endurance que les autres à la faim, au mal, aux contrariétés du quotidien ? Ou bien que c’est elle qui le surprend le plus par sa transformation, tant la petite fille peureuse est devenue une jeune femme qui fait face aux événements, qui tient bon et qui conduit sa vie ?

 

 

Des visages et des histoires

Cette incertitude sur le sens exact du propos paternel renvoie à ce que désignent les moralistes quand ils parlent de courage : pas seulement un trait de caractère, mais une disposition acquise dans une histoire très personnelle. À travers de multiples interactions entre individus et groupes, entre événements et choix, entre défaites et victoires, on constate que s’est formée une personnalité courageuse. En ce sens, le courage est une force d’âme. C’est pourquoi les moralistes emploient indistinctement l’un ou l’autre mot : le courage ou la force.

 

 

Assez spontanément, ces deux notions évoquent le souvenir de personnes courageuses. De fait, nous connaissons le courage à travers des visages concrets, des histoires faites de chair et de sang. Ces personnes nous donnent envie d’être courageux à notre tour. Bien plus, elles deviennent des points d’appui pour se lancer dans la vie. Je pense à ce jeune homme plein d’énergie, dont l’enfance a été bercée du récit de son grand-père, évadé d’un camp de concentration avec deux compagnons d’infortune. À trois, ils se relayaient pour en porter un qui pouvait ainsi dormir, accroché aux deux autres. Par leur courage, leur persévérance et leur solidarité, ils ont eu la vie sauve.

 

 

P. Philippe Bordeyne, doyen du Theologicum, faculté de Théologie et de Sciences Religieuses de l’Institut Catholique de Paris

 

Source : Croire.com

 

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