Nasrudin

Nasr Eddin et un de ses amis sont assis un soir au bord du lac d’Aksehir. L’homme a déjà entendu le Hodja soutenir bon nombre de paradoxes et même d’inepties et il commence à en avoir assez :

 

– Enfin, Nasr Eddin, tu exagères! La réalité existe, tout de même.

– Certes, concède le Hodja, mais elle est très relative…

– Du tout, elle est absolue !

– Donne-moi un exemple d’une telle réalité, insiste Nasreddin.

– Eh bien, je ne sais pas… Tiens, tu ne vas quand même pas prétendre qu’on pourrait mettre toute l’eau de ce lac immense dans un seau !

– Eh bien, si, justement ! Cela dépend de la taille du seau.

 

 

Source : Livre « Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja », paru aux éditions Phébus en 2002, par Jes-Louis Maunoury.